Messages : 1082 Date d'inscription : 10/04/2011 Age : 48 Localisation : Rauville La Bigot
Sujet: L'histoire du kilt Jeu 7 Juil - 18:37
Il y a énormément de versions, voici ce que j'ai trouvé...
Le port du tartan pourrait être considéré comme la revanche de l’Écosse sur un pays qui l’opprima pendant des siècles. Jusqu’au XIXe siècle, les Highlanders n’étaient ni à la mode ni respectés. Leur cote de popularité dans la Grande-Bretagne du XVIIIe siècle était à peu près identique à celle de l’I.R.A (Irish Republican Army) aujourd’hui. Leurs kilts, tartans et cornemuses restaient associés, dans l’inconscient collectif, aux soulèvements jacobites qui menacèrent trop souvent la royauté.
Le costume traditionnel des Highlanders, a lui aussi évolué au cours du temps. Avant 1660, les membres d’un clan portaient des leine chroich, chemises de couleur safran. À partir de 1660, elles furent remplacées par les feile breags ou kilts courts d’une couleur différente pour chaque clan.
Pour le public, le tartan est le symbole le plus évocateur de la nation écossaise, il est facilement identifiable et, si certains motifs les plus connus sont relativement modernes, son histoire, elle, est profondément enracinée dans celle du pays. Essayons de nous y retrouver, de comprendre et de reconnaître toute l’importance de son implication.
Pour débuter, il faut savoir que l’origine de son nom est un sujet épineux. On suppose qu’il est dérivé du français « tiretaine ou tartaine » ce terme désignant, toutefois, une étoffe en laine et non un motif. Tartan pourrait également provenir des mots tuar qui signifie couleur et de tan signifiant district. Le terme gaélique pour tartan est breacan qui veut dire tacheté. Les véritables origines du costume des Highlands ne font pas non plus l’unanimité.
Selon certains spécialistes, il aurait été créé en Irlande où, sur des tombes du Moyen âge, des effigies figurent des personnages portant des vêtements ressemblant au kilt.
Le tartan, dont l’origine est ancienne, est une étoffe multicolore à rayures croisées formant des dessins caractéristiques, traditionnellement tissée dans les Highlands pour les plaids et, aujourd’hui pour les kilts masculins, les jupes féminines, les trews (pantalons), les gilets, les cravates, les écharpes et tous les accessoires du costume écossais. Selon toute vraisemblance, l’utilisation des motifs sur le costume des Highlands est une question tout aussi controversée. Il paraît vraisemblable que les premiers tartans symbolisaient une région ou un district plutôt qu’un clan. C’était le badge plutôt que le tartan, qui différenciait les clans; par exemple l’if des Fraser et la bruyère du clan Donald étaient leurs insignes dans les armées de Dundee en 1689.
Dans les Highlands existait un grossier vêtement de laine que l’on teignait avec des plantes (la fougère pour le jaune, la myrtille pour le bleu, l’écorce d’ajonc ou le genêt pour le vert). La dimension ou échelle du dessin est sans importance, ce qui est essentiel, c’est la proportion des diverses couleurs, ou sett, c’est-à-dire la largeur relative des bandes ou des lignes qui composent le dessin final. Habituellement (sauf rares exceptions) le dessin est symétrique, le sett étant le même pour la trame et la chaîne dans les deux directions du tissu. Il en résulte que deux couleurs pures ne peuvent pas se trouver l’une à côté de l’autre et qu’il ne peut jamais y avoir une combinaison de plus de deux couleurs à aucun endroit du tissu; mais les multiples mélanges bicolores produisent une variété de teintes bien plus grande que le nombre de couleurs mises en jeu.
Rat Boudeur Membre du Bureau de l'association
Messages : 1082 Date d'inscription : 10/04/2011 Age : 48 Localisation : Rauville La Bigot
Sujet: Re: L'histoire du kilt Jeu 7 Juil - 18:39
Fabrication:
Le tartan est fait de fils de couleur tissés en simple croisé (les bandes de couleur de la chaîne sont identiques à celles de la trame). Les colorants synthétiques permettent depuis les années 1850 d’obtenir des teintes biens plus vives et plus variées que les colorants végétaux. On recense aujourd’hui plus de 1600 setts.
L’armure du tissage est le twill dans lequel les fils se croisent deux par deux, produisant un effet de ligne diagonale. Les Highlanders ont toujours eu la réputation d’aimer les couleurs vives. Le violet et le bleu sont mentionnés comme couleurs favorites dans les Hébrides du 17e siècle. Cent ans plus tard, c’est le jaune et le bleu. La plupart des tartans d’usage courant ont le rouge ou le vert comme couleur dominante.
Après la rébellion de 1715, le Gouvernement s’emploie à prévenir toute nouvelle velléité de riposte en confisquant les armes aux Highlanders. Cette initiative se révélant vaine, la répression s’aggrave après la défaite de Culloden. L’objectif ne trompe personne; il s’agit ni plus ni moins de démanteler les composantes essentielles de la culture des Highlands. Au cœur de la législation figure le Dress Act (1747) interdisant à tout homme le port du costume des Highlands, c’est-à-dire le plaid, le philabeg ou petit kilt, le trews, la ceinture à l’épaule ou tout élément appartenant en propre au costume des Highlands; ni tartan, ni plaid ni aucune autre étoffe de plusieurs couleurs ne devant être utilisés pour les pardessus ou pour les capes. Ce crime est sanctionné par une peine de six mois de prison, un second délit par la déportation. La loi demeure en vigueur pendant trente-cinq ans. Les premiers tartans à couleurs et dessins réglementés ont été ceux des régiments des Highlanders au 18e siècle et le port du costume des Hautes Terres est réservé, strictement, à ces régiments. En 1782, lorsque la loi fut abrogée les anciennes traditions avaient été anéanties.
Rat Boudeur Membre du Bureau de l'association
Messages : 1082 Date d'inscription : 10/04/2011 Age : 48 Localisation : Rauville La Bigot
Sujet: Re: L'histoire du kilt Jeu 7 Juil - 18:40
Au 19e siècle, les poèmes du barde écossais Ossian (qui avaient en fait été écrits par James Macpherson), connurent un succès immense à travers toute l’Europe et participèrent, ainsi que les romans de Sir Walter Scott, à propager l’image d’une Écosse de légende, plus proche de l’imaginaire romantique que de la vérité historique. C’est en effet à Walter Scott que l’on doit aussi la mise à l’honneur des traditions des Highlands. Il se fit le maître de cérémonie, enthousiaste, des festivités qui marquèrent la visite à Édimbourg de Georges IV, en août 1822. C’était le premier souverain britannique à se rendre en Écosse depuis le départ de Charles II en 1651. Les chefs de clan accueillent Georges IV en tenue d’apparat et le roi lui-même apparut revêtu du tartan des Stuarts (Stewart). La mode du tartan était lancée. Puis la reine Victoria s’entiche des Highlands et le tartan s’arrache en Grande-Bretagne comme à l’étranger : l’écossais investit la mode comme la décoration. Les kilts sont désormais taillés avec soin, leurs plis cousus de manière régulière, et une épingle en argent ouvragée en fixe le rabat frontal.
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Messages : 1082 Date d'inscription : 10/04/2011 Age : 48 Localisation : Rauville La Bigot
Sujet: Re: L'histoire du kilt Jeu 7 Juil - 18:40
Après 1782, s’amorce un mouvement de restauration de la culture gaélique. En 1815, la Highland Society de Londres commence à collecter les motifs de tartan traditionnels en invitant d’abord les chefs de clan à lui fournir des échantillons. Ces informations permettent aux fabricants de standardiser les setts et de leur prêter une authenticité historique en leur attribuant des noms de clan. La demande est telle qu’il y a bientôt autant de setts – souvent de fantaisie – que de patronymes écossais.
Rat Boudeur Membre du Bureau de l'association
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Sujet: Re: L'histoire du kilt Jeu 7 Juil - 18:43
TARTAN FÉMININ – ÉCHARPE - ARISAID
Jusqu’en 1747, les Highlandaises se couvrent communément la tête et les épaules d’un plaid en tartan, le tissu retombant en drapé sur les bras. Les plaids les plus raffinés sont doublés de soie et les plus recherchés sont tissés dans les Hébrides. Quand la mode s’empare du tartan au 19e siècle, on commence à confectionner des robes en tissu écossais. Des manufactures se développent pour répondre à une demande toujours croissante. Les femmes peuvent porter le kilt, mais pas le sporran. La tenue correcte est une jupe plissée ou, le soir, une jupe de soie écossaise. Elles peuvent revêtir une écharpe en tartan, retenue par une broche sur l’épaule droite.
Au 16ième siècle, une Écossaise mariée portait comme coiffe le « kertch » (genre de foulard léger).
La manière de porter l’écharpe ou le foulard léger, il y a deux siècles de cela, avait une certaine signification. Si de nos jours le port de l’écharpe, d’une manière ou d’une autre, n’a aucune connotation légale, il reste qu’il demeure important d’en perpétuer la tradition.
Toutes les suggestions qui vont suivre sont basées sur l’étude de vieux portraits et sur les pratiques traditionnelles. Les termes et critères utilisés reflètent un style de vie qui est disparu de la scène sociale écossaise.
La femme de clan portait l’écharpe (sash) à l’épaule droite et retombait par-dessus la poitrine. Elle était retenue par une épingle ou une petite broche à l’épaule.
L’épouse d’un chef de clan ou l’épouse d’un colonel de régiment écossais, portait une écharpe un peu plus large sur l’épaule gauche et elle était maintenue en place à l’aide d’une épingle ou d’une broche à l’épaule.
Les femmes mariées à l’extérieur du clan pouvaient, si elles le souhaitaient, porter le tartan original du clan. Cette écharpe (sash) est normalement plus longue en comparaison du style no 1 et se portait par-dessus l’épaule droite retenue par une épingle et se fermait par une large boucle reposant sur la hanche gauche.
Cette manière de porter l’écharpe l’était souvent par les danseurs écossais ; de même que par les dames qui désiraient conserver l’avant de leur robe dépourvue de l’écharpe afin de pouvoir montrer les rubans ou les décorations reçus de divers ordres. Ce style est en fait une version similaire mais à échelle plus petite de l’arisaid. Elle se boutonne à l’arrière de la taille ou peut être retenue par une petite ceinture et maintenue par une épingle ou une broche à l’épaule droite. Le bout de l’écharpe tombe en arrière de l’épaule droite et se balance tout doucement à l’arrière du bras.
Rat Boudeur Membre du Bureau de l'association
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Sujet: Re: L'histoire du kilt Jeu 7 Juil - 18:44
PLAID
Le plaid était un grand morceau d’étoffe rectangulaire d’environ 4,50 m sur 1,50 m (en gaélique plaide désigne simplement une couverture et n’a aucune connotation avec le tartan).
Jusqu’au 18e siècle, le plaid constituait le seul vêtement de la plupart des Highlanders. La nuit le dormeur l’enroulait autour de lui; le jour, pour le revêtir, les membres du clan le posaient d’abord sur le sol, la ceinture en dessous. Ensuite, ils le plissaient avant de s’allonger dessus. Ils enroulaient l’étoffe autour de leur corps, attachaient la ceinture et se relevaient. Ils endossaient le manteau, puis formaient une boucle sur l’épaule gauche avec le reste de tissu qu’ils fixaient à la ceinture (le plaid actuel est essentiellement une couverture de laine, pas nécessairement en tartan). Le résultat n’était pas sans évoquer une toge : d’ailleurs, des chroniqueurs anglais ont comparé jadis le costume des Highlands à un « ancien costume romain ».
Le plaid à ceinture présentait certains avantages. Il pouvait se porter de différentes manières, en fonction du temps et des circonstances. Parfois, la partie supérieure du plaid tombait sur les deux épaules, comme une cape. D’autres fois, pendant les combats, les Highlanders enroulaient le surplus de tissu autour du bras gauche, en guise de bouclier. Le guerrier pouvait également s’en servir comme couverture, atout non négligeable lorsqu’il s’agissait de se protéger en pleine nature des soldats anglais ou des membres d’un clan rival.
En revanche, il pouvait se révéler encombrant pendant les corps à corps. Nombre de récits décrivent les guerriers jetant leur lourd plaid pour combattre en chemise, puis parcourant le champ de bataille en quête de leur bien.
Rat Boudeur Membre du Bureau de l'association
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Sujet: Re: L'histoire du kilt Jeu 7 Juil - 18:46
KILT
Origine du mot controversée – sorte de jupe plissée en tartan, serrée à la taille par une ceinture de cuir et descendant jusqu’au dessus du genou, portée traditionnellement par les Highlanders.
Il est remarquable de constater que le kilt qui était, à l’origine, le costume traditionnel highlandais, est maintenant associé à toute l’Écosse. Le kilt est essentiellement une version réduite du plaid. Il doit son nom au terme danois kitle (remonter) qui évoque le geste consistant à attacher le tissu le mot gaélique correspondant est filleadh à l’origine de deux expressions, filleadh mor (grand kilt ou plaid) et filleadh beg (petit kilt ou philabeg).
En fait, les Gaëls portèrent d’abord un plaid, ceinturé à la taille, grande pièce de tartan (breacan an fheilid en laine non dessuintée) qui leur servait de couverture la nuit et de manteau le jour. Le plaid était enroulé autour de la taille, en une ébauche de kilt, et rejeté sur l’épaule gauche (pour en couvrir le cœur). Le kilt doit sa renommée aux régiments highlandais qui l’ont revêtu dès leur insertion dans l’armée. Il est fait d’une pièce de tartan plissée, de 7 à 8 mètres de large, et descend jusqu’aux genoux. Le kilt n’est porté que par les hommes, et endosser l’uniforme du Highlander n’est pas donné à tout le monde.
Une importance particulière est en outre accordée aux accessoires. La veste, ordinaire le jour, a des boutons de corne, mais, pour le soir, les boutons d’argent s’imposent. Autres éléments du costume masculin; on coiffe le béret en feutre à large bord, en général bleu avec un pompon rouge, ou un bonnet Balmoral, la bourse placée sur le devant du kilt, le sporran est normalement de cuir, mais celle des grandes occasions est en peau, souvent de phoque, les chaussures (brogues) sont toujours basses. Si elles sont ornées de boucles celles-ci doivent être assorties aux motifs de la ceinture. Les armes – épée à garde en coquille, Sgian Dubh (petit poignard qui se porte dans la chaussette, son usage ne se répand qu’à partir du 19e siècle) et pistolet. Les écussons, les crest badges, aux armoiries du clan, sont arborés avec fierté : mal les utiliser serait dévaloriser un nom et chacun a le souci de faire respecter la règle. Au début du 18e siècle apparaît le feileadh beag, ou phillabeg, kilt court ajusté à la taille et porté avec un gilet et une veste.
On ignore où et quand est apparu le kilt, mais il ne semble pas avoir été en usage avant les soulèvements jacobites. Curieusement, l’une des premières personnes à l’avoir adopté était un Anglais, Thomas Rawlinson. Propriétaire d’une fonderie de métal à Glengarry, il fut l’initiateur, au début du 18e siècle, d’une variante du petit kilt qu’il recommanda à ses ouvriers pour son aspect pratique. S’il est peu probable que l’invention du vêtement doive lui être attribuée, cette éventualité ne manque pas de susciter l’indignation chez nombre d’Écossais.